Restauration d’un violon JB Rugieri.
Voici la table d’un violon de J.B Rugieri qui présentait deux fractures d’âmes et des petites cassures autour des ouïes qu’i a fallut recoller et renforcer.
-Une fracture d’âme est une cassure survenue sur la table ou le fond d’un instrument au point de contact (voir image ci dessous) avec l’âme ou à proximité.Sa restauration nécessite une intervention différente de la plupart des autres cassure. On doit réaliser au niveau de la cassure une pièce d’âme.Il s’agit d’une doublure de forme ovale réalisée en épicéa pour la table et en érable pour le fond, incrustée dans la surface intérieur de ceux-ci qui va constituer une portion de bois neuf là où le bois était brisé. Cette doublure est rendue nécessaire par le fait qu’à cet endroit de la table une pression très importante est appliquée par la pression des cordes sur le chevalet.Sans cette doublure la cassure en appuis sur l’âme pourrait se rouvrir . Dans le pire des cas l’âme pourrait traverser la table et créer des dégâts bien plus importants.
-Cette restauration ne doit pas avoir d’influence sur la sonorité de l’instrument, pour cela elle doit être effectuée par un luthier professionnel très expérimenté.
Sur la table de ce violon, le vernis du centre de la table avait été très endommagé et très sali. Le vernis du violon en général présentait une usure très prononcée, mais il ne s’agissait pas de refaire un vernis neuf.
-Un des principes de base de la restauration des instruments du quatuor à cordes consiste à préserver le vernis d’origine. C’est un élément essentiel de l’oeuvre du luthier autant du point de vu esthétique que sonore. Il convenait donc de ne retoucher que la partie entre les ouïes, là ou le vernis était manquant.
Il faut savoir faire des choix lors d’une intervention sur le vernis. Il peut présenter des usures dues aux frottements ou aux coups qui forment sa patine et que l’on conserve, ou des lésions inesthétiques, des manques complets qui laissent le bois à nu qu’il est préférable de restaurer.
Un tel travail demande une grande connaissance des vernis utilisés en lutherie, une longue expérience dans le nettoyage des surface, l’utilisations des vernis, des pigments etc… Toute intervention doit être réversible.
Dans le cas présent le vernis avait totalement disparu autour de l’emplacement des pieds du chevalet, il a fallu non seulement recréer la couleur mais aussi imiter les petites usures en s’inspirant de celles restant présentes en périphérie des zones dégradées.
Une fois les cassures collées et renforcées, les retouches faites, la table a été recollée (retablage), les bords retouchés à leur tour et l’instrument recordé et ses accessoires reposés (remontage).